11 novembre Armistice 1918 | Beaujolais nouveau 21 novembre | Catherinettes 25 novembre | Sainte-Barbe 4 décembre | Fête des Lumières 8 décembre |
Sainte-Luce 13 décembre | Stiller Advent | Arbre de Noël | Noël 25 décembre | Noël et Pâques |
Nouvel An 1er janvier | Epiphanie 6 janvier | Chandeleur 2 février | Rosenmontag Traditions – Rosenmontag | Mardi Gras 47 jours avant Pâques |
Rameaux Dimanche avant Pâques | Pâques entre 22/3 et 25/4 | Poisson d’avril 1er avril | Muguet du 1er Mai | Pentecôte 49 jours après Pâques |
Fête de la Musique 21 juin | le solstice Sonnenwende | année bissextile | vendredi 13 et superstitions |
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Autres traditions au fil de l’année…
En 2021, la Fête de la Musique a fêté ses 40 ans. Elle a été imaginée en octobre 1981, alors que Jack Lang était ministre de la Culture. La première édition a eu lieu le 21 juin 1982. Pourquoi ce jour-là ? C’est (en général) la date du solstice d’été dans l’hémisphère Nord, et donc le jour le plus long de l’année. Un concept nouveau : « La musique sera partout et le concert nulle part ». Cet événement festif, populaire et spontané doit encourager la pratique amateur de la musique. Il s’adresse à tous les publics, et tous les genres de musique (chanson, chorales, rock, jazz, rap, techno, musiques traditionnelles ou « savantes »…), se rencontrent pour faire la fête, sans hiérarchie de genre ni d’origine, le 21 juin de chaque année. La ‘recette’ est devenue internationale : la Fête de la Musique s’est exportée dans le monde entier. Aujourd’hui, plus de 120 pays – dont l’Autriche – s’y associent. |
P E N T E C Ô T E Une semaine avant Pâques, on célébrait les « Pâques fleuries », c’est-à-dire le dimanche des Rameaux (Palmsonntag) qui commémore l’entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem.
Chaque fête chrétienne est associée à une spécialité culinaire : la Chandeleur aux crêpes ; Mardi gras aux gaufres et aux beignets (Krapfen) ; Pâques au gigot d’agneau (Lammkeule), aux oeufs et au chocolat ; Noël à l’oie (Gans) ou à la dinde aux marrons (mit Kastanien gefüllte/r Pute/Truthahn), et – en Provence – aux « 13 desserts » ; l’Epiphanie à la galette ou au gâteau des Rois… La Pentecôte n’échappe pas à (keine Ausnahme bilden) cette tradition, même si le gâteau confectionné à l’occasion de cette fête, le Colombier, est moins connu. (► photo d’illustration) Il doit son nom au fait que, comme le gâteau des Rois, il contient une fève, mais en forme de colombe : cet oiseau symbolise non seulement la paix, mais aussi le Saint-Esprit. Le gâteau a une forme ovale, celle de la mandorle (en architecture et en peinture, c’est une figure en forme d’amande dans laquelle sont inscrits les personnages sacrés, le plus souvent le Christ) qui est aussi celle de l’œuf, tout un symbole !
D’après le mythe fondateur (Gründungssage) de la ville de Marseille, le premier Colombier aurait été confectionné par Gyptis, la fille du chef des autochtones Ségobriges (peuple celto-ligure) : elle y aurait dissimulé (verstecken) une figurine en forme de colombe, promettant d’épouser celui qui la trouverait. C’est ainsi que Protis, un marin originaire de Phocée, s’est marié avec la princesse et qu’ils ont fondé Massalia, future Marseille. La tradition du gâteau de Pentecôte a été « récupérée » (für seine eigenen Zwecke nutzen, recyceln) par un pâtissier parisien qui le commercialise (vermarkten, vertreiben), accompagné d’une notice explicative rappelant la légende. Dans la version « francilienne », c’est Sainte-Geneviève, patronne de Paris, qui après avoir incité la population de Lutèce à résister à l’envahisseur (Invasor, Eindringling) Attila, a vu une colombe – annonciatrice (Vorbote) de paix – se poser sur son épaule. |
En France, le 1er Mai, il est de tradition d’offrir du muguet porte-bonheur (surtout s’il a 13 clochettes…) Il paraît que cette coutume date de la Renaissance : en 1560, le roi Charles IX et sa mère Catherine de Médicis étaient en visite dans le Dauphiné. A Saint-Paul-Trois-Châteaux, un chevalier leur a offert du muguet cueilli dans son jardin. Ravi, le monarque a repris l’idée en offrant chaque printemps le premier mai un brin de muguet aux dames de la cour. Bien entendu, la coutume n’a pas tardé à se répandre dans tout le royaume. Il semblerait que cette tradition se soit un peu perdue au cours des siècles. Ce qui est sûr, c’est qu’elle a été redécouverte à la fin du XIXe siècle par le chansonnier Félix Mayol (l’auteur de l’immortel « Viens Poupoule » !) originaire de Toulon – et dont le patronyme semble prédestiné (Nomen est omen…) puisque le nom scientifique du muguet est « convallaria maialis« ! Son amie parisienne, Jenny Cook, l’accueille à la Gare Saint-Lazare avec un bouquet de muguet. Le soir de sa première sur la scène du Concert parisien, il porte un brin de muguet à sa boutonnière, à la place du traditionnel camélia. Comme sa série de concerts est un véritable triomphe, il décide d’adopter le muguet comme emblème. Au début du XXe siècle, à la Belle Epoque (c’est-à-dire dans les années d’avant la guerre de 14-18), les grands couturiers offrent le 1er mai du muguet à leurs clientes et à leurs « petites mains » (les couturières). Christian Dior en fait même l’emblème de sa maison de couture. Si vous voulez en savoir plus sur le muguet… • Le 1er Mai, particuliers et associations sont autorisés à vendre du muguet, à condition qu’il ait été cueilli dans un jardin privé ou dans les bois… et qu’il soit vendu au moins à 40 m de la boutique d’un fleuriste. • Attention, tout est toxique dans le muguet : feuilles (qu’il ne faut pas confondre avec celles de l’ail des ours (Bärlauch), clochettes, baies ! Leur ingestion risque provoquer des troubles du rythme cardiaque qui peuvent s’avérer fatals. • Le muguet est devenu l’emblème du Rugby Club Toulonnais (RCT) • C’est également un des symboles de la Finlande (le muguet est en effet une plante qui ne craint pas le froid…) • Son nom français – comme le mughetto italien – dérive de musc (Moschus), en raison de l’odeur de ses fleurs. • Il possède en français divers noms vernaculaires (usuels, non scientifiques) : clochette des bois, grillet, grelot-(Schelle), termes qui rappellent la forme campanulée (en forme de cloche) de ses fleurs et sont proches de sa dénomination en allemand : Maiglöckchen. • Son nom scientifique « convallaria maialis » (« qui pousse en mai dans les vallées ») rappelle sa désignation |
En 2021, le Poisson d’Avril… est tombé à l’eau ! Outre le fait que la gravité de la crise sanitaire ne rendait pas l’ambiance propice aux blagues, les médias ont voulu éviter de faire circuler des informations fantaisistes susceptibles d’être prises pour argent comptant (für bare Munze). Depuis, les traditionnelles fausses informations du 1er avril se font rares dans la presse. A l’ère des fake news (« infox »), deepfakes (« hupertrucage ») et images générées par l’intelligence artificielle, beaucoup de médias préfèrent y renoncer. |
En ce premier janvier 2024, je vous propose un mini-tour de France des souhaits de Nouvel An. Commençons par la Provence « Bon bou d’an e a l’an que ven. E se siam pas mai, que siguem pas mens ! » tel est le souhait traditionnel qu’on formule à Avignon, Marseille, Aix… (du moins chez ceux qui connaissent encore quelques mots de provençal) au moment du changement d’année. « Pèr 2024 vous souvetan uno bono e bello annado bèn granado, urouso e fruchouso e uno bono santa ! (Pour 2024, nous vous souhaitons une bonne et belle année « bien grainée » (= avec de bonnes récoltes), heureuse et fructueuse, et une bonne santé !)
(« trinquer »- auf etwas anstoßen vient, bien sûr, du verbe « trinken« ). |
L’étymologie de « Noël » n’est pas clairement établie. Alors que, dans la plupart des autres langues européennes, le mot se réfère directement à la naissance du Christ : Le mot « Noël »> » a une origine controversée. Il existe en effet plusieurs hypothèses à ce sujet : – La plus « classique » : le mot viendrait de l’expression latine « dies natalis » (jour de naissance). Au fil du temps, « natalis » aurait évolué phonétiquement en « nael » (mot attesté en 1120). Le « o » viendrait de la dissimilation des deux « a » de « natalis« . Quant au tréma sur le « e », il a été ajouté en 1718. – Certains estiment que ce mot serait en réalité une sorte d’acronyme : dans la version latine de l’évangile selon saint Luc (2 : 11), on trouve la phrase « Natus est vobis Emmanuel » (Il est né pour vous Emmanuel). Ce qui a donné N + V + E + L (le « V » et le « U » se confondaient en latin). – Autre hypothèse : ce terme serait la combinaison de « noio » (nouveau) + « hel » (soleil), (en grec neo + helios), et se référerait à la fête païenne du solstice d’hiver où on célèbre la victoire du soleil sur les ténèbres, au moment où les jours recommencent à s’allonger. De leur côté, à Noël, les chrétiens fêtent la naissance de Jésus, « la lumière du monde » (Jean, 1 : 5, 9) Rappelons que ce n’est qu’au IVème siècle que la fête de Noël a été instituée : l’empereur Constantin et l’Eglise de Rome ont choisi la date du 25 décembre, un choix arbitraire puisqu’on ne connaissait pas la date exacte de la naissance du Christ, mais un choix dont l’intention ne faisait aucun doute : il s’agissait de concurrencer puis d’éclipser – c’est le cas de le dire ! – la fête solaire païenne du solstice d’hiver. Il est à noter que, dans les langues scandinaves, le mot « Jul » désigne à la fois la fête de la Nativité et celle du solstice d’été. Au Danemark, on se souhaite « Joyeux Noël » en disant « Glædelig Jul ! » ; en Suède et en Norvège, on dit « God Jul ! » ; en Islande, on entend « Gleðileg Jól ». Quelles que soient son origine étymologique et la signification qu’on lui accorde, Noël est la fête de la lumière, du renouveau, de la re-naissance, la croyance en des jours meilleurs. |
Toute une série de dictons assurent que, s’il fait beau et doux à Noël, cela annonce du froid pour Pâques. Noël au balcon, Pâques aux tisons (glimmendes Holzstück). On trouve des dictons comparables en allemand : D’après Météo France, ces dictons – pourtant unanimes, ce qui est rare pour les proverbes météorologiques ! – n’ont aucun fondement scientifique… Ils sont d’autant moins fiables (verlässlich) que, si Noël tombe toujours le 25 décembre, la date de Pâques, elle, est mobile (entre le 22 mars et le 25 avril). Réchauffement climatique oblige, ces dernières années les températures ont été plutôt douces, voire très douces, à Noël, en France comme en Autriche. Mais nous n’avons pourtant pas été obligés de passer « Pâques aux tisons », sauf en 2017 où le mois d’avril a été le plus frais depuis 9 ans. |
Les premiers arbres de Noël apparaissent en Alsace au XVe siècle. La région n’est pas française à cette époque : elle fait encore partie du Saint Empire romain germanique. Cette nouvelle coutume est d’abord nommée « Mai d’hiver », car c’est en réalité la récupération par l’Eglise chrétienne d’un rite païen de fécondité, celui de l’Arbre de maique l’on plantait au printemps. La plupart des fêtes chrétiennes (Noël, la Chandeleur, la Toussaint, la Saint-Valentin… pour n’en citer que quelques-unes) sont d’ailleurs d’anciennes fêtes païennes. La tradition de l’Arbre de mai a évolué : alors que c’était un arbre vivant à l’origine, depuis le XVIe siècle, c’est un mât (tronc d’arbre dépourvu de branches) qui est planté dans la terre, le Maibaum>, tel qu’i est encore connu dans l’espace germanique aujourd’hui. Aux XVI-XVIIe siècles, l’arbre de Noël est rarement un sapin : La tradition de l’arbre de Noël se développe chez les protestants allemands pour se démarquer (sich abgrenzen) des catholiques qui, eux, privilégiaient la tradition de la crèche avec ses santons (les « petits saints »). Et, en effet, ce sont des princes et princesses de culture germanophone et protestante qui vont l’introduire progressivement dans les cours d’Europe occidentale : Mais, apparemment, ces deux premières « importations » ne sont pas couronnées de succès, puisque, en 1837, la cour semble redécouvrir la tradition de l’arbre de Noël avec la duchesse d’Orléans, née Hélène de Mecklembourg. Mais après la guerre franco-prussienne de 1870 et l’annexion de l’Alsace-Moselle, ce sont les « optants » (= les habitants de ces départements, qui ont choisi de rester français et qui sont obligés de quitter leur patrie devenue allemande) qui vont diffuser cette coutume dans l’Est de la France. Avec le temps, les pommes rouges qui ornaient l’arbre sont remplacées par des boules de verre (puis de plastique…), les guirlandes électriques se substituent aux bougies de cire (au grand soulagement des pompiers…), les papillottes (Knallbonbon) et autres friandises (Leckereien) prennent la place des fleurs, noix peintes et décorations en paille. Les régions du Midi ont résisté plus longtemps à l’invasion du sapin de Noël : en Provence, jusqu’à la fin des années 1960, on fêtait Noël sans arbre et sans Père Noël. C’était l’Enfant Jésus qui descendait par la cheminée pour déposer des cadeaux dans les souliers disposés devant, dans un ordre dépendant de l’âge de leur propriétaire : des chaussons du petit dernier de la famille jusqu’aux chaussures du grand-père. Et puis le Sapin est arrivé, suivi un peu plus tard de la Couronne de l’Avent. Rien ne résiste à la mondialisation des traditions ! |
Ce sont les grands magasins qui ont lancé (einführen) cette nouvelle mode – pour des raisons de marketing, bien entendu : cela permet d’accrocher les décorations et les autres articles à vendre à la hauteur des yeux des clients etde dégager suffisamment de place au sol pour y présenter d’autres produits. Ces dernières années, ce sont les particuliers qui ont adopté le « sapin à l’envers » : l’arbre est ainsi moins encombrant (platzraubend) et hors de portée (außer Reichweite) des jeunes enfants et des animaux domestiques. En outre, comme c’est un sapin artificiel (en effet, un « vrai » arbre serait trop lourd et exigerait une fixation plus robuste), il ne perd pas ses aiguilles et il est économique, car il peut être réutilisé chaque année (jusqu’à ce que la mode passe…) Beaucoup estiment que le sapin à l’envers bafoue la tradition. Certains y voient même un sacrilège et rappellent le rite satanique de la croix à l’envers. D’autres se demandent avec inquiétude jusqu’où ça va aller : verra-t-on bientôt le Père Noël pendu par les pieds ? Et pourquoi pas les rennes ? Et, qu’en est-il (wie steht es mit) des bougies ? Heureusement qu’en France on décore surtout le sapin de Noël avec des guirlandes électriques ! Mais en Autriche ? L’exemple à ne pas imiter ! La municipalité de Graz a voulu suivre cette mode, mais n’a pas compris qu’il fallait pendre le sapin par le pied et pas par le sommet. Résultat : les arbres de Noël qui pendouillent (herumbaumeln) tristement dans la capitale styrienne ont un aspect sinistre (unheimlich) – pour ne pas dire macabre – pendant la journée, quand ils ne sont pas illuminés. Au fait (übrigens), le sapin à l’envers n’est pas une invention du XXIe siècle : c’est une tradition qui existe depuis des siècles dans l’Est de l’Europe. En Autriche aussi, certains se souviennent que dans leur enfance – surtout en milieu rural – l’arbre de Noël était suspendu au plafond : d’une part pour échapper aux animaux qui vivaient dans la ferme et d’autre part pour ne pas encombrer (versperren) la salle commune (à une époque où elle servait de lieu de rassemblement pour toute la famille). |
La paraskevidékatriaphobie, c’est l‘angoisse du vendredi 13 (du grec paraskevi = « vendredi » + dekatreis = « treize » + phóbos = « peur »). Cette superstition – qui remonterait aux origines de la Chrétienté – a fait de cette date, dans certaines cultures, un jour de malheur. En effet, c’est parce que, d’une part, le Christ a été crucifié un vendredi |
A la Sainte-Luce, les jours allongent d’un saut de puce« , affirme le dicton. Comme la Sainte-Luce, ou Sainte-Lucie, tombe le 13 décembre, ce dicton peut paraître absurde : en effet, la durée du jour ne commence à rallonger qu’après le solstice (Sonnenwende) d’hiver,qui a lieu en règle générale le 21 ou le 22 décembre. Si ce dicton n’est plus pertinent (zutreffend) dans le calendrier grégorien, il l’était dans le calendrier julien, hérité de l’Antiquité. Calendrier grégorien – Pour rattraper le retard du calendrier julien sur le soleil, le pape Grégoire XIII a décidé de supprimer 10 jours : c’est ainsi qu’on est passé du jeudi 4 au vendredi 15 octobre 1582 (dans les Etats pontificaux et certains pays catholiques comme l’Espagne, le Portugal, les Etats de la péninsule italienne.) La France a adopté le calendrier grégorien en décembre (la nuit du 9 au 20 !) de la même année. En Autriche, la date diffère selon les régions : à Salzbourg et au Tyrol, on passe du 5 octobre au 16 octobre 1583. En Styrie et en Carinthie, on passe du 14 au 25 décembre 1583. Un beau cadeau de Noël ! Dans les « Essais » (III, 11), Michel de Montaigne évoque la réforme du calendrier grégorien et les difficultés qu’éprouvent ses contemporains et lui-même à s’y habituer : « Ce fut proprement remuer le ciel et la terre à la fois ». Malgré ce décalage de 10 jours, la date des fêtes des saints n’a pas été modifiée : cela aurait représenté un bouleversement trop important des coutumes. La plupart des dictons antérieurs à la réforme grégorienne peuvent donc nous paraître « décalés » aux sens propre et figuré (schräg, abgedreht) du terme. Le 13 décembre (d’aujourd’hui) correspond au 23 décembre (de l’ancien calendrier), lendemain du solstice d’hiver, moment de l’année où les jours recommencent à allonger. Les dictons (Bauernregeln) au sujet de la Sainte-Luce sont assez contradictoires en alleman? Quant à ceux-ci, ils redonnent espoir et annoncent une « lumière au bout du tunnel » : La Sainte-Luce, fête de la lumière (du latin lux, lucis), commémore la naissance de Sainte Lucie de Syracuse (Sicile), vierge martyre du début du IVe siècle. Elle est traditionnellement représentée portant un plateau vec une paire d’yeux dessus. Ce motif rappelle son martyre : ses bourreaux (Peiniger) lui auraient arraché les yeux. C’est la raison pour laquelle elle est aujourd’hui invoquée aujourd’hui comme la patronne des malvoyants, des ophtalmologues (Augenarzt) et … des électriciens ! |
A D V E N T, stiller Advent... L’Avent devrait être une période calme et recueillie (andächtig), où l’on se prépare à la fête de Noël. Mais, le plus souvent, c’est l’effervescence (Hektik) qui règne : c’est le cas à Pörtschach (en Carinthie) où, pour la dixième année consécutive, la municipalité fête l’Avent avec des illuminations (Festbeleuchtung), un marché de Noël, de la musique… En 2019, les responsables ont fait de la publicité en plusieurs langues pour ces festivités. Mal leur en a pris ! (das ist ihnen schlecht bekommen). Le message « Tradition beim Stillen Advent in Pörtschach » s’est transformé en anglais en « Tradition at the Advent Breastfeeding« . Il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances très étendues dans cette langue pour comprendre que le terme « Breastfeeding » n’a rien à voir avec l’adjectif « still » puisque, composé de « breast » (la poitrine, le sein / Brust) et de « feeding » (action de nourrir), il signifie « allaitement, alimentation au sein »… tout comme le substantif allemand Stillen ! (article de la Kleine Zeitung) (► vidéo) N’ayant pas trouvé sur Internet la version française de cette campagne publicitaire lancée par la Tourismusregion Wörthersee, j’ignore si « stiller Advent » a été traduit par « allaitement pendant l’Avent« Certains se demandent d’ailleurs s’il s’agit vraiment d’une » gaffe » (Fauxpas) et soupçonnent les promoteurs de cette campagne d’avoir volontairement mal traduit le mot « still » pour faire le buzz (Hype, Wirbel). Cette « publicité » va-t-elle attirer à Pörtschach des Anglo-saxons avides (süchtig, hungrig) de sensations ? En tout cas, s’ils s’attendent à voir une crèche vivante dans laquelle Marie allaite l’enfant Jésus, ils risquent d’être déçus ! Au train où vont les choses (so wie die Dinge laufen), je m’étonne que personne n’ait encore eu l’idée d’une « crèche-reality show » – ou « nativity (set – reality) show » – ! Non seulement l’enfant Jésus serait allaité en public, mais « on » (pourquoi pas Joseph, un père « moderne »…) lui changerait ses couches (Windel) . Et l’opération serait sponsorisée par Pampers (ou toute autre marque intéressée par le projet) ! Ah, j’oubliais ! En France, les crèches (Weihnachtskrippen et pas Kinderkrippen…) sont interdites dans l’espace public, selon la lecture (Leseart) – littérale et controversée – de l’article (Paragraph) 28 de la loi de 1905 (Loi de séparation des Eglises et de l’Etat). L’installation d’une crèche dans un espace public peut être autorisée à condition qu’elle ait un caractère temporaire, pendant les fêtes de fin d’année, qu’elle présente « un caractère culturel [et pas cultuel…], |